L’art à la galerie Steel Spirit: Pleins feux sur un artiste – James Lightle

par | Nov 13, 2024 | Nouvelles en vedette, nouvelles nationales

James Lightle – Toutes les photos sont fournies

James Lightle est originaire de Port Hope, en Ontario, où lui et son frère se sont liés d’amitié avec un vétéran de la Seconde Guerre mondiale, Bill Northcott. Ils avaient l’habitude de se livrer à des parties interminables d’euchre avec Bill. « Bill était un homme de bon cœur qui aimait les gens. Il était un peu comme un troisième grand-parent qui vivait à quelques pas de chez nous ». Bill se montrait digne et fier, mais lorsqu’on le questionnait sur sa carrière militaire, il se montrait peu loquace.

Le 11 novembre 1999, pendant une pause de ses cours à l’Université d’Ottawa, en déambulant sur les promenades d’Ottawa, James aperçoit une troupe de vétérans qui se rendent à une célébration du Souvenir. La confiance et la dignité que dégagent ces hommes et ces femmes le saisissent. Ce jour-là, James décide de devenir soldat. En décembre 2000, aux côtés de son frère aîné, James réalise son objectif et s’enrôle dans les Forces canadiennes à titre d’ingénieur de combat.

Après son instruction élémentaire, il acquiert ses qualifications professionnelles à la Base des Forces canadiennes (BFC) Gagetown, puis est affecté au 2e Régiment du génie de combat (2 RGC), à la BFC Petawawa. En décembre 2002, James devient un plongeur de combat certifié. En Bosnie, de 2003 à 2004, James sert dans la force de stabilisation des Nations Unies, où il facilite le déminage, et l’élimination des armes et des munitions de petits calibres.

L’un des points forts de la désactivation d’un engin explosif improvisé, c’est de savoir que nos actions ont sauvé des vies. La partie la plus difficile de la désactivation, ce sont les investigations médico-légales auxquelles il faut procéder sur les scènes d’explosions, soit la nécessité de nettoyer après un événement.

En août 2006, James et le 2 RGC sont déployés sur le théâtre de guerre de l’Afghanistan et affectés à la Force opérationnelle 306, dans le cadre de l’opération Medusa. Le 18 septembre 2006, une explosion coûte la vie à quatre soldats canadiens et fait de nombreux blessés parmi les soldats, les villageois et les animaux de ferme. James est alors chargé de procéder à ce qu’on appelle des investigations médico-légales sur la scène de l’explosion. Cette expérience a des conséquences persistantes sur sa vie.

Dix jours plus tard, soit le 28 septembre 2006, alors qu’il participe à une patrouille, James est grièvement blessé lorsque son véhicule est touché par un engin explosif improvisé. Bien qu’il ne perde pas connaissance, James accepte à ce moment précis que ses blessures bouleverseront son existence.

En 2007, James reçoit un diagnostic de blessure de stress post-traumatique. Pendant sa convalescence et son insertion professionnelle, James travaille sur une ferme d’élevage de bisons, dans un chenil, puis comme guide touristique au musée de la piste Champlain (Champlain Trail Museum), au Centre du patrimoine de la Haute-Vallée de l’Outaouais (Upper Ottawa Valley Heritage Centre). C’est également à peu près à ce moment-là que James se met à la sculpture, plus précisément à la sculpture de cannes, car il sait qu’il en aura besoin lorsqu’il prendra de l’âge.

James réalise également une œuvre d’art poignante intitulée He Cried on September 18th (Il a pleuré le 18 septembre), qui dépeint le résultat de l’attaque dont il a été témoin avant sa propre blessure. En arrière-plan, quatre silhouettes représentent les soldats qui ne sont plus avec nous. Au premier plan, un soldat en tenue de camouflage beige pour le désert cache son visage dans ses mains. 

En 2008, James participe à un programme de neuf semaines consacré au rétablissement du stress post-traumatique. Pendant cette même période, il explore la thérapie par l’art et la considère comme une nouvelle manière de s’exprimer reposant sur la créativité et l’imagination, principalement avec la peinture et la photographie. Il se sert de l’effet de paréidolie, la tendance à voir des motifs aléatoires ou ambigus dans les nuages, les arbres ou les rochers selon notre perspective du jour, pour révéler certains éléments.

Cherchant à faire progresser ses médiums de créativité, James fréquente l’école d’art de Haliburton en 2015. Le programme de sculpture lui donne le pouvoir d’explorer ses compétences en se diversifiant dans la sculpture et la gravure. Il utilise notamment des cornes et des crânes de bisons, des bois de cerfs et des noix de corozo. Ces matériaux lui permettent d’exprimer des concepts et de produire des rendus qui ne peuvent être exprimés par des mots. James devient le major de sa promotion.

Au fil de son évolution et de son rétablissement à la suite de sa blessure physique, James fait la rencontre de sa future compagne, Jamie Lee. En 2015, James et Jamie Lee déménagent en Nouvelle-Écosse et ouvrent la galerie d’art Round Hill, située au 228, rue St George, à Annapolis Royal. Www.roundhillstudio.com (en anglais seulement)

En 2019, Barbara Brown, fondatrice de Steel Spirit, s’associe à James et à Jamie Lee pour ouvrir une galerie d’art éphémère Steel Spirit à leur studio Round Hill en Nouvelle-Écosse. Steel Spirit est une plateforme permettant aux artistes ayant servi d’exposer leurs œuvres d’art et leurs histoires personnelles. Seize artistes de la région participent à la galerie d’art. Récemment, James a participé à un webinaire en ligne pour Steel Spirit et a parlé davantage de son histoire émouvante et de son évolution en tant qu’artiste.

« James a vu le côté déchirant de l’humanité, mais cela ne l’a pas empêché de trouver sa voie. Son ouverture à propos de son propre parcours continue d’aider d’autres vétérans, et c’est ce qui le rend si inspirant. Les nuances de son œuvre reflètent les nuances de son cœur, et c’est cet optimisme et cette force qui inspirent véritablement les autres. » – Barbara Brown.

James fait perdurer la magie de son parcours artistique, dans la joie des fruits de son imagination. Certaines des œuvres de James sont inspirées des événements intenses qu’il a vécus, tandis que d’autres sont inspirées par une idée, ou encore par une formation de nuages étrange. Les épisodes et les incidents qui ont marqué la vie de James l’ont mené où il est aujourd’hui, avec la foi en l’intendance et en la nécessité de laisser quelque chose de meilleur que ce qu’il a découvert. Lorsqu’on lui a demandé s’il « recommencerait », James a été catégorique : « sans hésitation. »

Bill Northcott aurait été fier.

 

Steel Spirit est une plateforme dédiée à la présentation d’œuvres d’art de militaires, de premiers intervenants et de praticiens hospitaliers. La galerie Steel Spirit est toujours à la recherche d’artistes nouveaux et émergents, avec ou sans expérience, de tous horizons et de tous âges. Pour en savoir plus, ou pour participer, veuillez consulter le site www.thesteelspirit.ca (en anglais seulement).

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