Réflexions de l’aumônier: Patience

par | Mar 6, 2024 | Nouvelles en vedette, Nouvelles locales

Photo d’archive

Je ne suis pas la personne la plus patiente au monde. Cela vous étonnera peut-être si vous faites partie de ceux qui sont venus me parler de leurs problèmes, de leurs défis, de leurs pertes, de leurs espoirs déçus, de leurs rêves brisés.

Je suis vraiment désolé. Tout ça sonne bien mal. On dirait que je n’ai aucune patience envers les besoins des militaires et de leurs familles. Ce n’est pas vrai. Mais c’est tellement facile pour chacun d’entre nous (même pour moi – même si je suis merveilleux) de perdre patience avec les membres de notre famille, notre conjoint ou nos collègues, ou par rapport à notre travail ou notre affectation. Et je perds patience aussi souvent que vous. Demandez à ma femme. En fait, non, ne lui demandez pas…

Padre (Major) Howard Rittenhouse – Photo d’archives

Mais l’impatience fait partie de notre culture. Nous avons l’habitude que tout (ou presque) se fasse rapidement : approbations, repas cuits au micro-ondes, achats avec carte de crédit, appels sur nos cellulaires. Avez-vous déjà piqué une colère devant votre ordinateur parce que Google mettait BEAUCOUP TROP de temps à trouver des résultats, ou parce que la vidéo YouTube avec des chiots (des chiots!) a mis 30 secondes de plus que d’habitude avant de démarrer? Dites la vérité! Je sais que vous l’avez déjà fait, parce que je l’ai déjà fait moi aussi.

Bien sûr, l’impatience est comme un couple de rats : elle se multiplie à toute vitesse. Autrement dit : l’impatience produit encore plus d’impatience. Nous sommes de plus en plus insatisfaits. Au restaurant, le service rapide n’est plus assez rapide : il devrait être instantané. L’entraînement et les protéines en poudre devraient nous donner des muscles comme ceux d’Arnold en une semaine au lieu d’un an. Discuter de nos problèmes de couple avec l’aumônier devrait avoir tout ramené au beau fixe hier, au lieu de nous faire comprendre que les choses vont mal depuis tellement d’années qu’il faudra encore plus d’années pour tout régler.

(J’ai l’impression que certains d’entre vous se demandent où je veux en venir. Soyez patients!)

Ce qui fait que tant de choses – le mariage, le travail, la famille, la vie spirituelle, la santé, les amitiés – sont peut-être plus difficiles qu’elles devraient l’être est ce que l’auteur Gore Vidal appelle la passion actuelle pour l’immédiat et la facilité. Nous sommes tous pressés. Nous voulons tous prendre des raccourcis. Nous sommes tous impatients de voir des résultats. Et nous ne voulons pas travailler pour les obtenir.  


Toutefois, les choses qui sont vraiment importantes – le mariage, le travail, la famille, la vie spirituelle, la santé, les amitiés – ne se construisent pas en un jour ou en une minute; elles ne sont pas assemblées en un rien de temps comme un meuble IKEA (que vous devrez rapporter au magasin la semaine prochaine parce qu’une pièce est manquante ou parce qu’il est brisé. Pourquoi tous ces problèmes avec les meubles IKEA?. Ces choses vraiment importantes nécessitent du temps et des efforts, de l’attention et des soins, et du dévouement.

Le philosophe Friedrich Nietzsche considérait ce sujet (et très peu d’autres) avec une grande clarté. Selon lui, ce qui est essentiel « sur la terre comme au ciel » est qu’il y ait une longue allégeance à un même commandement. Toujours selon Nietzsche, cela a pour résultat, et a toujours eu comme résultat à la longue, quelque chose qui fait en sorte que la vie vaut la peine d’être vécue. Malheureusement, notre société et notre culture font que cette longue allégeance à un même commandement n’a rien d’attirant.

L’impatience et cette longue allégeance sont aussi bien assorties que les chansons de Justin Bieber et celles de Black Sabbath. Efforcez-vous d’avoir cette longue allégeance à un même commandement : les choses importantes en valent la peine.

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