Photo d’archive
Il y a quelques années, mon commandant au 1er bataillon des services m’a transmis un discours et une prière que l’un de mes amis (oui, j’ai des amis) avait rédigés et prononcés à l’occasion d’un dîner militaire. Contrairement à moi, cet ami aime les gens et est un très bon aumônier (selon certains sous-officiers supérieurs que je pourrais nommer, mais je ne le ferai pas, je ne suis « pas un vrai aumônier ». Oui, ils me l’ont dit ouvertement! Difficile de croire à tant de témérité, d’audace et de culot!
Padre (Major) Howard Rittenhouse – Photo d’archives
Comment ont-ils osé tenir de tels propos?! Mais je m’égare.) Où en étais-je?
Ah oui! Le discours et la prière. Comme je l’ai dit (ou sous-entendu), c’était très bien. Comme je suis paresseux et que je n’ai pas envie de me creuser la tête pour trouver un sujet original pour les réflexions de ce mois-ci, je vais reprendre sans vergogne ses pensées mûrement réfléchies.
À l’époque, cet ami était l’aumônier de l’École du Génie électrique et mécanique royal canadien à Borden. Je dirais qu’il s’est fait avoir deux fois, d’abord parce qu’il côtoyait le genre de personnes que l’on retrouve à cette école, puis parce qu’il avait été affecté à Borden. Il faisait sa tournée en buvant le café des autres (du moins, c’est ce que je m’imagine, parce que c’est ce que j’aurais fait) et il s’est arrêté parmi les techniciens des matériaux. Comme il l’a raconté plus tard lors d’un dîner militaire, il a alors constaté que [traduction] « le travail de soudage des techniciens des matériaux est en fait une métaphore de la vie. Ils prennent deux pièces d’acier et les soudent ensemble. Ils les poncent pour qu’elles aient un bel aspect extérieur et qu’elles semblent être faites d’une seule pièce d’acier, puis ils les découpent en bandes. Ils prennent ensuite l’une de ces bandes et la soumettent à un test dans un appareil qui la pliera. De cette façon, il est possible de voir si la soudure à l’intérieur est de bonne qualité. Si elle tient, le test est réussi. C’est la même chose dans la vie. On peut avoir l’air bien à l’extérieur, mais ce qui compte vraiment, c’est comment on se comporte sous la pression et le stress de la vie. C’est ce qui révèle le caractère et ce que l’on est vraiment à l’intérieur. »
Je me souviens d’avoir lu ces mots et de m’être dit : « J’aurais aimé avoir écrit ça! » Cela montre bien mon caractère, comme la plupart de mes écrits décousus, à mon grand embarras. Cependant, nous avons tous connu – ou connaîtront – des épreuves, de la pression et du stress intenses. L’instruction de base a certainement été l’un de ces moments. Il en a peut-être été de même lors d’un déploiement. Beaucoup d’entre nous ont également été confrontés à des tensions conjugales, à la mort, à des difficultés financières, à de graves maladies (celles de proches ou les nôtres) ou à des affectations, pour ne citer que quelques exemples.
Je déteste être porteur de mauvaises nouvelles, mais aucun de nous ne vivra une vie de bonheur absolu et d’harmonie paradisiaque. Comme l’a dit Jésus, « [d]ans ce monde, vous aurez des tribulations » (ce n’est certes pas l’une de ses paroles les plus encourageantes, mais elle est néanmoins vraie).
Les ennuis viendront donc aussi sûrement que le fait que je continue de ne rien gagner au concours « Déroule pour gagner » (aucun prix sur 18 essais). Et ces difficultés, ou ces épreuves, comme l’a dit mon collègue, révéleront votre véritable caractère. Permettez-moi donc de vous encourager (je peux parfois être encourageant) : souciez vous davantage du développement de votre caractère que de l’acquisition du prochain grade.
Faites en sorte de développer votre caractère, car en fin de compte, c’est tout ce que vous avez et tout ce que vous êtes.
