Photo d’archive
Nous voilà au mois de février! L’hiver s’impose comme un enfer blanc sans fin et insatiable. Vorace, il dévore tout : espoir, joie, soleil, vie. Interminable. Vous n’y échapperez pas.
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Wow. Quel message glauque! D’où vient cette négativité? J’ai sans doute besoin de faire une pause, de prendre un café ou de manger une Snickers. Eh bien, si vous vous êtes reconnu un tant soit peu dans ces propos sarcastiques, bienvenus au cœur de l’hiver à Cold Lake et dans le nord de l’Alberta! Le froid peut certainement sembler interminable, surtout en février, quand vous n’avez pas prévu de vacances dans un pays plus chaud.
Or, il faut résister à la tentation de se mettre à rêver du printemps et de l’été, des journées plus longues, de ce grand ciel albertain, d’un bleu infini, sous lequel nous profitons de toute une série d’activités formidables : le camping, la natation, le jardinage, les feux de camp, le plaisir de paresser sur la terrasse avec un verre à la main. (Désolé si cette perspective vous déprime – il y a de quoi.)
Si nous passons tout notre temps à nous projeter dans l’avenir, à attendre autre chose, nous risquons de passer à côté de ce qui est juste sous nos yeux.
Au cours de l’été 2016 (désolé de vous rappeler la saison chaude), ma famille et moi avons fait un voyage dans le nord de la France pour visiter la crête de Vimy, Ypres et les champs de bataille de la Première Guerre mondiale, Dieppe, Caen et les alentours. C’étaient des vacances mémorables (désolé). Après avoir fait le tour d’Ypres (très émouvant), nous sommes partis pour Dieppe. Alors que je roulais sur les routes normandes, j’ai soudain aperçu un panneau : « Azincourt. » Impossible! ai-je d’abord pensé. Et puis j’ai vu un autre panneau : « Champ de bataille d’Azincourt, prochaine sortie à gauche » (malgré la signalisation française, l’anglophone que je suis savait ce que cela signifiait). Mon épouse a été surprise lorsque, sans prévenir, j’ai tourné à gauche, et pour seule explication, je me suis écrié, en anglais : « Agincourt! » Peu à peu, elle et les garçons ont compris que j’avais vu quelque chose d’intéressant et qu’ils n’étaient que de simples passagers soumis à mes caprices de direction et d’attention.
Quelques heures plus tard, nous avions visité l’excellent musée d’Azincourt et nous avions visionné plusieurs vidéos qui nous ont fourni un contexte et de l’information intéressante sur la bataille. Oh, c’est vrai, je ne vous l’ai pas dit! La bataille d’Azincourt a opposé les Anglais, menés par Henri V (« Peu nombreux, mais heureux. Nous formons une bande de frère » [traduction] – cette bataille, ce Henry) à la fine fleur de la noblesse française le 25 octobre 1415. Henry — et ses archers gallois — ont remporté une victoire décisive.
À ce jour, grâce à ces vidéos, leur battement de tambour répétitif comme fond du message « Azincourt, 1415 », mes fils n’ont qu’à entendre 1415 pour répondre de manière pavlovienne : « Agincourt! »
Ce fut une escapade inespérée qui en a vraiment valu la peine.
C’est ce que j’entends par « restez attentifs à ce qui trouve sous vos yeux ». À force de chercher constamment quelque chose de soi-disant meilleur (à tout le moins, moins pénible que maintenant), vous risquez de passer à côté de quelque chose de vraiment merveilleux, d’inattendu (c’est d’ailleurs le sens du mot « inespéré »), et incroyable. En revanche, si l’avenir vous paraît bien lointain, que vous avez une vision étroite des choses, que vous avez la tête dans le guidon et que vous avez juste besoin de tenir jusqu’à la fin de la journée, de la semaine ou du mois, vous risquez de passer à côté de quelque chose de vraiment extraordinaire.
Je n’aime pas l’hiver plus que vous. J’ai hâte de pouvoir jardiner, m’asseoir sur la terrasse pour lire un livre en écoutant Rush et en sirotant un petit quelque chose… Désolé. Je me suis un peu laissé distraire… Vous voyez? C’est facile de tomber dans le piège.
Eh bien, ne le faites pas! Restez ancré dans le présent; envisagez l’avenir avec confiance, mais sans perdre de vue ce qui est juste sous vos yeux. Il pourrait s’agir de quelque chose de… merveilleux.










