The Courier

Réflexions de l’aumônier: Frères d’armes

par | Nov 6, 2024 | Nouvelles en vedette, Nouvelles locales

Image d’archive

Je suis sûr que la plupart d’entre vous ont regardé ou, à tout le moins, entendu parler de Frères d’armes, ce classique de HBO qui nous présente les militaires de la Easy Company, 506 Régt, 101e Division aéroportée. La première fois que j’ai regardé la mini-série, j’étais fasciné. Je le suis toujours – et je l’ai regardée une demi-douzaine de fois. C’est un incontournable en cette période de l’année. Les acteurs dépeignent avec beaucoup de sensibilité, un souci incroyable du détail et une vraisemblance

Padre (Major) Howard Rittenhouse – Photo d’archives

les rigueurs et la camaraderie vécues au sein d’une unité soudée.

Je me souviens de l’avoir regardée au moment où elle a été diffusée pour la première fois en 2001, et je me suis demandé comment ces jeunes hommes ont d’abord vécu l’entraînement (une course de trois milles en escaladant une montagne suivie de trois milles pour la descente alors que le commandant de leur compagnie ne cessait de crier « Heigh Ho, Silver! »?!), puis le jour J, et ensuite les autres actions (surtout à Bastogne). Ils n’avaient que 18, 20, 22 ans (le même âge que mon fils aîné maintenant). Je ne pouvais imaginer avoir cet âge, voir ce qu’ils voyaient et faire ce qu’ils faisaient. J’en suis toujours incapable.

Cependant, il y a une scène en particulier qui m’a marqué. C’est dans les jours qui ont suivi le jour J alors que la Easy Company avance pour rejoindre les unités qui s’éloignent des plages où se déroule l’invasion. En périphérie de Carentan, ils sont retenus par des tirs de mitrailleuses; les hommes se cachent dans les fossés en bordure de la route et derrière les arbres. Mais le lieutenant Winters, leur nouveau commandant de compagnie, qui se tient au milieu de la route, bien en vue et sans penser à sa propre sécurité, ne cesse d’encourager ses hommes et les convainc qu’ils doivent atteindre la ville. Et ils partent.

Au fur et à mesure qu’ils se déplacent de maison en maison, les tirs de tireurs d’élite provenant des étages supérieurs, les mitrailleuses nichées dans les moindres fenêtres et la mort qui s’invite parmi eux, plusieurs hommes s’immobilisent, le regard fixe. Au milieu de la rue se tient un homme faisant fi des coups de feu. Il avance calmement et délibérément, sans hâte ni inquiétude apparente. Il s’agit de leur aumônier catholique romain. Son nom n’a jamais été mentionné et – à ma connaissance – on ne l’a jamais revu dans la série. Il s’arrête à chacun des blessés, s’agenouille près de chaque militaire mort et leur apporte le réconfort spirituel et l’aide qu’il peut. Il prie avec eux et pour eux. Il les entend se confesser de leurs voix qui témoignent de la peur, à peine audibles entre le crépitement des balles et la cacophonie des explosions. Rien n’importe plus que ce militaire à ce moment-précis, alors qu’il se tient debout en équilibre aux portes de l’éternité.

Cela ne dure que quelques instants, puis l’action continue. Les militaires de la Easy Company qui ont assisté à cette scène sont incrédules. Ils ont peur – et ils sont armés de fusils, de grenades et de mitrailleuses pour se défendre. Cet aumônier n’avait rien d’autre qu’une Bible et une étole – et sa foi. Mais la foi n’arrête pas les balles; elle ne protège pas des éclats d’obus.

J’ignore maintenant si je pouvais faire ce que cet aumônier a fait à Carentan (et franchement, j’aime trop peu certains d’entre vous pour même traverser la rue et encore moins m’exposer à un tir réel, mais c’est une autre question). Cependant, l’exemple de cet aumônier sans nom me sert à la fois d’inspiration et de reproche. Pourrais-je m’exposer à des tirs avec un but éternel en tête? Pourrais-je agir avec une foi déterminée – même si cela devait causer ma mort? Serais-je une source de réconfort et de grâce, de consolation et de paix pour les blessés et les mourants? Certains d’entre vous seront peut-être étonnés d’entendre de telles réflexions de la part d’un grincheux sarcastique comme moi, mais j’ai plus de profondeur que vous ne le pensez, et la foi – et le service que je rends à vous et à Dieu – sont les raisons qui m’ont amené à m’enrôler dans les Forces.

Je n’ai pas de réponses faciles à ces questions. Il n’y a pas de réponses faciles aux questions qui valent le plus la peine de se poser. Mais elles valent la peine de mener le combat, elles valent le travail, elles valent la peine de livrer bataille.

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