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Il y a quelques années, j’ai lu ce qu’un critique a appelé « une histoire peu fiable de la guerre » (en faisant référence à la Seconde Guerre mondiale). Pourquoi perdrais-je mon temps, demandez-vous? Bien, mon curieux ami, je vais te le dire. C’était le quatrième volume des mémoires de Spike Milligan. Spike était un artilleur anglais durant la guerre. Plus tard, il est devenu célèbre en tant qu’acteur comique et personnalité de la radio (il a fait une brève apparition dans Life of Brian de Monty Python lors de la célèbre scène de la chaussure).
Padre (Major) Howard Rittenhouse – Photo d’archives
Il a souvent ridiculisé des personnes privilégiées, influentes et prestigieuses (des généraux, des politiciens et d’autres acteurs).
En lisant ses souvenirs souvent hilarants de la guerre, je suis tombé sur ceci (il cite lui-même le journal militaire de l’époque, l’Union Jack) :
Général : Il saute par-dessus les grands immeubles d’un seul bond. Il est plus puissant qu’une machine à vapeur, plus rapide qu’une balle. Il donne l’orientation à Dieu.
Colonel : Il saute par-dessus les bâtiments courts d’un seul bond. Il est plus puissant qu’une locomotive de manœuvre. Il est aussi rapide qu’une balle de fusil. Il marche sur l’eau (si la mer est calme). Il parle avec Dieu.
Lieutenant-colonel : Il saute par-dessus des bâtiments courts avec un départ lancé dans des vents favorables. Il est presque aussi puissant qu’une balle de fusil. Il marche sur l’eau dans des piscines intérieures. Il parle avec Dieu, si une demande spéciale est approuvée.
Major : Il enjambe de justesse un abri de type Nissen. Il perd à la lutte à la corde contre une machine à vapeur. Il peut bien tirer du fusil et nage bien. Dieu s’adresse occasionnellement à lui.
Capitaine : Il devient un expert à essayer de sauter par-dessus de grands immeubles. Il se fait écraser par des trains. Il peut parfois manipuler une arme à feu sans s’infliger de blessures. Il patauge comme un chien et parle aux animaux.
Lieutenant : Il se heurte à de grands bâtiments. Il reconnaît les trains deux fois sur trois. Il ne reçoit pas de munitions. Il peut rester à flot si on lui apprend à utiliser un gilet de sauvetage correctement. Il parle aux murs.
Sous-lieutenant : Il tombe sur le seuil des portes en essayant d’entrer dans les bâtiments. Il dit « Regardez! Tchou, tchou ». Il ne reçoit JAMAIS d’arme à feu ni de munitions. Il joue dans les flaques de boue. Il marmonne tout seul.
Sergent-major : Il soulève les grands bâtiments et passe dessous. Il fait dérailler les locomotives à vapeur à coups de pied. Il attrape les balles avec ses dents et les mange. Il gèle l’eau d’un seul regard… IL EST DIEU!
J’ai trouvé ce texte hilarant! Si j’ai ri? En effet, j’ai tellement ri que j’ai eu un anévrisme. Aussitôt que j’ai obtenu mon congé de l’hôpital, j’ai décidé que je devais vous partager cette hilarante histoire anglaise. D’ailleurs, ces trois semaines sont passées tellement rapidement. Avez-vous déjà essayé de manger la « nourriture » de l’hôpital? Je ne le recommande pas. Aussi, tenez-vous loin du pouding au riz et n’essayez même pas de sentir la « surprise » au thon. Ce sont vos intestins qui en auront la surprise.
Blague à part, je vous explique où je veux en venir. J’aimerais vous parler de l’influence que nous avons. Il peut sembler qu’un adjuc a plus d’influence que quiconque (même un général) et qu’un sous-lieutenant à peine conscient en a peu ou pas du tout, mais c’est relatif. Je n’ai pas l’intention de mettre en doute la fonction, l’énorme responsabilité et le pouvoir de tout adjuc (je ne suis qu’un aumônier, après tout, et je ne fréquente pas ces cercles si exaltés). Je veux simplement souligner le fait que nous avons souvent plus d’influence que nous ne le pensons. Cela peut être positif ou négatif. Nous ne nous rendons peut-être pas compte de l’influence positive que nous avons exercée sur ce jeune soldat ou cet enfant que nous entraînons au hockey : le temps, l’attention, les encouragements et le modèle que nous avons été. À l’inverse, nous pouvons ne pas nous rendre compte du mal que nous avons fait subir en raison de notre inattention, nos mots mal choisis ou nos « blagues » mal réfléchies.
Nous avons tous une influence. Ceux qui sont une figure d’autorité et qui sont des mentors pour les autres ont une très grande influence. Soyons des sources d’influence positives.
J’attends maintenant le coup de fil de l’adjudant-chef qui me dira « c’est bien, bon et fidèle serviteur ». Quel jour heureux ce sera!