Photo d’archives
Roger Benimoff était un aumônier américain qui a fait partie de deux déploiements en Iraq entre 2002 et 2008. Après ce qu’il a vu et vécu, il est revenu atteint d’un trouble de stress post-traumatique et a presque perdu son épouse et sa famille, ainsi que sa foi. J’ai lu son autobiographie, « Faith Under Fire », quand j’étais moi-même en Afghanistan. C’est un témoignage poignant et personnel des difficultés que sa famille et lui ont vécues.
Rebekah, son épouse, a écrit ce qui suit :
[traduction]« La foi, c’est les relations… pas les réponses.
Il ne faut pas se contenter de se dire que tout va bien aller, ou que Dieu a un plan… Cela fait tout simplement partie de son plan.
La vérité, c’est que nous n’aimons pas souffrir, donc nous nous répétons ces choses pour tenter de comprendre ce qui ne peut pas être compris. Avoir la foi, c’est de faire face aux réalités de la situation, de se dire que c’est un fardeau trop lourd à porter et d’écouter Dieu quand il nous répond « Précisément! »
La foi, ce n’est pas l’absence de questionnement. Dans mon cas, le questionnement en a été une grande partie. J’ai dû accepter mon époux quand il faisait face à ses propres questions.
Dieu ne veut pas que nous nous tournions vers lui une fois que nous avons tout compris. Il veut que nous choisissions d’entretenir notre relation malgré les questions sans réponses ».
Cette vision de la foi m’interpelle énormément. Un jour, quelqu’un m’a dit « on peut avoir raison ou être dans une relation ». Ce conseil est au cœur ce que signifie le fait d’être en relation – l’humilité. Toutefois, c’est une valeur difficile à pratiquer. Je pense que la plupart des gens ont une foule de raisons d’être humble – mais pas moi!
Maintenir l’humilité dans nos relations – que ce soit avec notre conjoint ou conjointe, nos enfants, nos collègues et nos amis – peut être un défi. L’humilité dans notre relation avec Dieu est tout aussi difficile, sinon plus. Nous exigeons des réponses de la divine providence et des autres. Nous pensons que c’est notre droit d’obtenir ces réponses, que c’est notre droit de comprendre et d’interpréter pourquoi les choses sont telles qu’elles le sont, pourquoi notre conjoint ou notre conjointe pense ou agit d’une certaine manière, pourquoi le monde est ainsi, pourquoi nos enfants ne nous écoutent pas, pourquoi la chaîne de commandement (n’importe laquelle) ne tient pas compte de nos suggestions, etc.
Quand nous ne comprenons pas, lorsque cela n’a aucun sens, quand nous n’obtenons pas de réponses, nous éprouvons de la colère et du ressentiment. « J’ai le droit de le savoir, de comprendre! » Vous pouvez choisir la colère, le ressentiment et la rancune (contre votre partenaire, Dieu, votre superviseur) et de sentir que vos sentiments sont justifiés. Ou… vous pouvez choisir d’être humble et d’accepter les lacunes des autres, leurs points faibles et leurs défauts, leur manque de compréhension (de votre point de vue), et d’entretenir une relation saine (ou du moins, une relation qui ne soit pas épouvantable) avec eux. Si vous choisissez d’avoir raison et d’être en colère, vous vous retrouverez bien seul dans votre indignation vertueuse. Si vous choisissez d’être humble (que vous ayez raison ou non), vous aurez toujours une relation qui peut être solide, dynamique et résiliente.
Alors, n’hésitez pas à questionner – questionnez Dieu (il peut le gérer), ayez des doutes (moi, j’en ai), mais ne pensez pas que vous possédez toutes les réponses, que vous avez tout compris, ni que tous les autres ne sont que des incompétents. Ce chemin serait solitaire.
Comme l’a dit Rebekah, « La foi, ce n’est pas l’absence de questionnement. Il en est une grande partie ». Être assez humble pour accepter les autres tels qu’ils sont… tout autant qu’ils nous acceptent tels que nous sommes.