Photo d’archive
J’ai souvent eu du mal à correctement exprimer mon opinion sur les mauvais conducteurs. Je m’en suis vraiment rendu compte un jour lorsque mon fils aîné avait environ six ans. Nous nous promenions quelque part et un conducteur aux compétences plus que douteuses a tout à coup effectué une manœuvre incroyablement stupide. Avant que je puisse dire à mon épouse et mon fils ce que je pensais des capacités de conduite de cette personne, une petite voix s’est fait entendre depuis le siège arrière : « Ce type est un vrai crétin, hein papa? »
J’étais si fier.
Mon épouse, quant à elle, était… Disons qu’elle n’était pas vraiment impressionnée par ce que j’avais inculqué à mon fils. (Je continue de penser que c’est une des plus précieuses leçons que j’ai jamais transmises. Mes fils se souviennent tous du credo de Rittenhouse : les gens sont stupides. Et chaque conducteur sur la route est un imbécile.)
Néanmoins, il y a un temps et un lieu pour chaque chose. La différence entre l’honnêteté et la critique sans nuance est le tact, et la différence entre une personne franche et une personne qui croit avoir toujours raison, c’est l’amour. Il y a une raison pour laquelle la Bible nous conseille d’être lents à parler. La plupart d’entre nous font aller leurs lèvres avant leur cerveau. Nous parlons avant d’avoir bien saisi les conséquences de nos paroles, prononcées souvent sans réfléchir, parfois sous l’influence de la colère, de la jalousie ou de l’orgueil (ou, disons-le, de l’alcool). Une fois sortis de la bouche, les mots suivent leur propre cours. Ils pénètrent plus profondément qu’une balle de calibre .50 et continuent de blesser longtemps après avoir été dits.
Le vieil adage comme quoi les mots font moins mal que les coups est une fausseté absolue! Je parierais un an de Tim Horton’s que presque chacun d’entre nous se souviens d’une remarque qui l’a particulièrement troublé, que ce soit un commentaire blessant ou une observation faite trop crûment à notre sujet.
Mon épouse et moi avons une amie qui a été mariée au plus gros enfoiré que j’ai connu (je pourrais être plus cru, mais dans l’esprit de mon texte, je m’abstiendrai). Au mariage de ma sœur, il a fait un commentaire sur sa femme, notre amie. C’était il y a 30 ans et je me souviens encore de la remarque, donc elle était assez scandaleuse. Sous l’influence de diverses substances, comme nous l’avons appris plus tard, il a dit, de sorte que tous autour de la table puissent entendre : « ____ paraît bien ce soir, non? D’habitude elle ressemble à la fille d’un éleveur de porcs. » Nous étions plusieurs à vouloir lui sauter dessus.
C’est si facile, n’est-ce pas? Remarques improvisées, blagues tordues, commentaires irréfléchis : nous avons tous déjà parlé trop hâtivement pour ensuite le regretter (espérons-le).
Les mots prononcés à la hâte ou sous le coup de la colère sont souvent regrettés. J’ai dit des choses que j’aimerais pouvoir effacer aussi facilement que cette ligne sur l’ordinateur. Mais comme je l’ai déjà dit, les paroles prononcées suivent leur cours, comme un virus qui nous empoisonne l’âme et l’esprit, ainsi que nos relations à la maison et au travail.
Coïncidence intéressante : la Bible nous demande d’être lents à parler, mais aussi d’être prompts à écouter. Que vous soyez croyant ou non, je pense que c’est un bon conseil : lents à parler (vous pourriez regretter vos paroles), prompts à écouter (vous ne le regretterez jamais).
Étant donné que mon fils a démontré à quel point il peut être prompt à écouter mes envolées lyriques lorsque je conduis, je devrais probablement suivre le conseil et être lent à parler.