Photo d’archive
Un entretien discret dans un stationnement rappelle à un militaire que la reconnaissance revient à tous ceux qui sont au service de leur pays, qu’ils soient vétérans, militaires en service ou futures recrues.
Aujourd’hui, je suis allé au magasin pour acheter du lait. Je ne m’attendais pas à ce qu’un membre de la communauté de Cold Lake m’attende dans le stationnement, prêt à me toucher en plein cœur.
Après 23 ans de service, il est facile d’oublier les effets positifs de notre travail pour la société. Les manchettes se concentrent souvent sur les aspects négatifs. Le bruit constant d’un monde turbulent peut être accablant, et bon nombre de nos militaires éprouvent chaque jour de la difficulté à ressentir quoi que ce soit de positif.
Je n’avais jamais rencontré cette femme dans le stationnement. Nous avions besoin de lait, alors pour économiser de l’essence, je me suis arrêté sur le chemin du retour du travail, toujours en uniforme. Lorsque je suis sorti de ma voiture, elle s’est approchée et m’a simplement demandé : « Puis-je vous offrir quelque chose? » J’ai bégayé, pris au dépourvu, alors qu’elle prenait une carte dans sa voiture pour me la remettre. « Merci pour votre service », a-t-elle dit.
Il s’agissait d’une carte de reconnaissance, comme celles que l’on utilise généralement dans les salles de classe. Le message à l’intérieur était déjà écrit. En le lisant, j’ai senti que ce message ne s’adressait pas à moi personnellement, mais à nous tous. À tous ceux qui servent. À tous ceux qui ont porté l’uniforme et qui ont assumé les responsabilités qui l’accompagnent.
Ce petit témoignage de reconnaissance s’adresse à tous ceux d’entre nous – les vétérans, les militaires en service et les futures recrues – qui acceptent une responsabilité sans limite. Il appartient à ceux qui ont travaillé pendant des décennies dans nos bases, nos navires et nos tentes, faisant de la défense de notre pays leur priorité. Son message de remerciement a été mérité par les citoyens canadiens qui ont cru que leurs compatriotes méritaient qu’on prenne ce risque.
Je n’ai rien fait pour mériter cette reconnaissance. Mais nous, collectivement, oui. Nous continuons à le faire, que nous soyons remerciés, à peine reconnus ou sévèrement jugés.
Son message a réveillé en moi des sentiments que j’avais depuis longtemps oubliés :
Merci pour votre dévouement, votre engagement et votre service envers notre grand pays, le Canada. Je suis consciente que cela demande de nombreux sacrifices. Je tiens à vous faire savoir que votre travail est apprécié.
Un nombre trop important de militaires se sentent sous-estimés tant par leurs collègues que par leurs superviseurs, la chaîne de commandement et, trop souvent, le grand public. La plupart ne réalisent pas les tâches qui font les manchettes. Ils se rendent au travail, s’occupent de l’administration, expédient les pièces, préparent les repas et conduisent les bus qui sont à l’origine de ces manchettes. Ils le font tout en continuant à mener leur propre combat en silence.
Un militaire subalterne était confronté à des problèmes de santé physique depuis plusieurs années. Alors que sa santé mentale se détériorait, quelques gestes simples, comme le fait de lui exprimer notre reconnaissance et de l’aider à exprimer ses préoccupations, se sont avérés profondément marquants.
Tous ceux qui portent l’uniforme ont mérité la reconnaissance que j’ai reçue ce jour-là. Je vous remercie pour votre service et je suis très fier du travail que nous accomplissons tous.










