Une membre des Forces armées canadiennes (Marine royale canadienne) portant son coquelicot et ses médailles de service se tient au garde-à-vous pendant la cérémonie du jour du Souvenir à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse. Crédit photographique : Ryerson Clark, Getty
Deux minutes. Ce n’est pas si long, n’est-ce pas? Nous sommes censés prendre deux minutes pour nous brosser les dents. C’est le même temps qu’il faut pour mettre de l’ordre dans notre espace de travail, réchauffer les restants, faire notre lit et ainsi de suite. Ce sont des choses futiles du quotidien auxquelles nous réfléchissons peu et qui demandent peu d’efforts.
Il est également possible d’accomplir des choses vraiment importantes en aussi peu de temps. L’une d’elles consiste à consacrer deux minutes, le 11 novembre, à réfléchir à ceux qui ont servi notre pays.
Lorsqu’on pense aux vétérans, ceux qui sont responsables de bon nombre des libertés dont nous jouissons en tant que Canadiens, on peut penser à un homme d’environ 80 ans qui marche le jour du Souvenir avec son béret et sa rangée de médailles de service. Bien que ce soit exact, ce n’est qu’un parmi les nombreux visages qui peuvent représenter ce qu’est un vétéran. À l’heure actuelle, il y a au Canada plus de 450 000 vétérans de tous âges ayant des antécédents et des expériences variées, avec une histoire différente à raconter. Certains ont peut-être servi il y a des décennies pendant la Seconde Guerre mondiale ou la guerre de Corée. D’autres ont servi pendant la guerre du Golfe ou en Somalie, au Rwanda ou dans les Balkans dans les années 1990, en Afghanistan de 2001 à 2014, ou plus récemment en Iraq ou en Lettonie. Les vétérans ont également servi en sol canadien, en offrant du soutien lors de catastrophes naturelles comme des feux de forêt ou des inondations dévastateurs, ainsi que dans des établissements de soins de longue durée afin d’apporter une aide aux travailleurs de la santé pendant la pandémie mondiale. Ce sont tous des vétérans.
Au total, au cours de ces nombreux conflits, nous avons perdu plus de 100 000 Canadiens en temps de guerre. Leurs familles, leurs amis, leurs compagnons d’armes et le Canada en entier sont affligés par leur décès. Cela ne tient pas compte des actes de courage au quotidien qui font partie du service ou de ceux dont la vie s’est poursuivie à leur retour, une vie changée à jamais et parfois hantée par ce qu’ils ont vu. Bon nombre d’entre eux vivent avec des blessures causées par leur service, y compris des blessures invisibles comme le trouble de stress post-traumatique (TSPT), la dépression et l’anxiété.
Tout au long de ce service, les membres des familles des Forces armées canadiennes (FAC) sont à la maison et montent la garde pendant que leurs proches remplissent leur devoir donné sous serment. Ces membres de la famille sont ceux qui accueillent les membres des FAC à leur retour et qui les aident à se rétablir de leurs blessures physiques, mentales et morales. Leurs sacrifices méritent également notre reconnaissance, car ce sont souvent eux qui subissent les répercussions du service et les blessures connexes de leurs proches.
Même si la plupart d’entre nous ne sauront jamais ce que c’est que de marcher dans leurs bottes de combat, nous pouvons faire beaucoup pour appuyer les militaires actifs et les vétérans. Nous pouvons militer en faveur du plus haut niveau de soins et d’une meilleure aide en santé mentale qui tient compte des coûts uniques du service pour le bien-être mental et physique de nos soldats, ainsi que des besoins de la personne dans son ensemble et des membres de sa famille. Nous pouvons écouter, reconnaître et honorer les sacrifices militaires des générations passées et présentes.
Nous pouvons également les soutenir en les remerciant lorsque nous les voyons et en écoutant leurs histoires. Un simple « merci pour votre service » ou des questions comme « Pouvez-vous me dire quelque chose que vous avez appris sur le monde pendant votre service? » peut faire beaucoup pour que les militaires et les vétérans se sentent reconnus et entendus. Ils ont tant sacrifié d’eux-mêmes au service de notre pays, pour redonner, pour défendre la liberté de leurs concitoyens, mais aussi celle des pays étrangers, afin que d’autres puissent vivre en paix et sans terreur.
À l’occasion du jour du Souvenir, prenez ces deux minutes pour vous souvenir de ceux qui ont sacrifié leur vie pour défendre nos libertés et pour penser aux vétérans vivants et à ceux qui continuent de servir chaque jour.
Le jour du Souvenir et la Semaine des vétérans ne sont pas les seules occasions de se souvenir de nos vétérans et de leurs familles. Nous pouvons parler avec eux, écouter leurs histoires, apprendre d’eux et poursuivre la conversation tout au long de l’année. N’oublions jamais.