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Les éléments suivants ont été soumis avec l’approbation et les conseils du groupe consultatif indigène de la 4e escadre de défense
Cette année, nous avons de nouveau souligné la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Petit à petit, cette journée s’intègre à la culture canadienne. Je me demande comment la commémoration de cette journée pourrait devenir plus que de la vertu ostentatoire.
En dépit de la distance physique, je garde contact – sur Internet, bien sûr – avec mon petit-cousin Anishinaabe, qui habite à Ottawa. Il est probable que des malentendus surviennent avant qu’un dialogue constructif puisse être entamé. Cependant, si je veux en apprendre sur les cultures autochtones, mon petit-cousin est manifestement la personne la mieux placée pour m’aider à entreprendre cette tâche.
Il y a un autre problème : jusqu’à il y a deux ans, je n’avais pas vraiment réfléchi aux cultures autochtones, ou même à ce qui pourrait faire progresser la réconciliation. C’est la triste réalité.
Neuf générations de ma famille sont maintenant nées au Canada. Nous n’avons pas d’autre foyer naturel, et en même temps, un seul lien nous lie aux personnes qui habitent cette terre depuis des milliers d’années. Cela s’explique en grande partie par le fait que nos communautés ne vivaient pas à proximité les unes des autres. Nos contacts avec les Premières Nations ont été totalement providentiels.
Au fil des générations, ma famille a exploité des fermes et des vergers qui devaient s’étaler sur plusieurs acres pour pouvoir produire des récoltes intéressantes. Ce n’est pas compatible avec l’approche « grands pâturages » des Autochtones, du moins c’est ce que j’ai compris. Les nations autochtones ne faisaient pas partie de notre communauté, ce qui voulait dire que nous n’avions pas la chance de travailler ensemble. Selon moi, il s’agit là du problème fondamental. Nous parlons du Canada comme d’une nation diversifiée et multiculturelle plutôt que comme d’un creuset des civilisations. L’un des tristes résultats de cette façon de voir les choses est que nous avons créé de multiples solitudes. Nous communiquons peu, ou pas du tout, avec nos voisins. La société dominante s’est privée de la sagesse que les Autochtones ont acquise en travaillant et en vivant sur cette terre.
Que faire de cette situation? On parle beaucoup d’écologie et d’écologisation de l’économie, y compris de l’agriculture. Les connaissances et l’expérience des Autochtones ne pourraient-elles pas nous aider à réinventer ou à réorganiser la façon dont nous cultivons nos aliments, ou même la façon dont nous bâtissons nos villes? Nous pourrions y trouver l’approche positive dont notre pays a besoin pour aller de l’avant.
Toutes ces réflexions me mènent à dire que je cherche à apprendre comment faire progresser le travail de vérité et de réconciliation. L’acquisition de connaissances théoriques n’est qu’un aspect de la création d’une société au sein de laquelle les principes et les pratiques autochtones font partie de la vie quotidienne. Ces principes doivent être des éléments importants à prendre en compte lorsqu’on prend des décisions sur l’avenir de la culture canadienne.
Le fait de se présenter à des activités publiques autochtones, ou même de participer à leur organisation, constitue une première mesure réaliste – surtout sur le plan individuel. Il faut prendre le temps d’apprendre l’histoire des nations de la région où l’on vit, et simplement prêter attention à ce que les peuples autochtones ont à dire.