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Depuis sa création le 22 juillet 2022, la 3e Division spatiale du Canada (3 DSC) atteint de nouveaux sommets en continuant de faire évoluer l’entreprise spatiale afin de fournir un soutien spatial essentiel dans le cadre des opérations et des activités des Forces armées canadiennes (FAC).
Bien que le mandat spatial de l’Aviation royale canadienne (ARC) soit demeuré le même, la nouvelle structure organisationnelle de la 3 DSC a fourni un cadre de travail permettant de mener des opérations spatiales de manière plus efficace et efficiente, notamment en détectant et en surveillant les menaces adverses et en y répondant, ainsi qu’en déterminant et en développant les capacités opérationnelles nécessaires pour l’avenir. Mais probablement plus important encore, la transition du Directeur général – Espace à la 3 DSC a rendu le domaine spatial opérationnel pour les CAF, et par conséquent, mieux intégré à la planification opérationnelle et à l’exécution des opérations des CAF.
En outre, cette transition a permis aux opérateurs de l’ensemble des services militaires de mieux comprendre comment l’espace peut jouer en leur faveur – et en leur défaveur – dans le cadre d’opérations militaires. En fait, cette année, le Commandement des opérations interarmées du Canada (COIC) a lancé la première opération nommée propre à l’espace, l’opération STRATUS, qui dirige l’intégration des capacités spatiales dans toutes les opérations des FAC.
En plus de fournir un plus grand nombre d’effets spatiaux aux opérations des FAC, les efforts déployés par la 3 DSC au cours de la dernière année visaient à accroître la connaissance de l’espace au sein des FAC, à resserrer les liens avec leurs alliés et à évaluer les capacités dont elles auront besoin à l’avenir.
La mise en œuvre de la Stratégie de l’ARC sur le volet spatial de l’assurance de la mission (Stratégie sur le VSAM) peu après la création de la 3 DSC renforce ces efforts en décrivant l’approche de l’ARC visant à accroître la résilience des ressources et des capacités essentielles aux missions. Cette stratégie met également l’accent sur la création et le renforcement des relations avec les plus proches alliés et partenaires du Canada, sur l’élargissement du cadre des initiatives de coopération dans les domaines de la mise au point conjointe de capacités et dans celui de la recherche et du développement, et la mise à profit de l’immense expertise qui existent dans ces milieux afin d’augmenter nos intérêts et nos actifs communs dans l’espace.
Il est généralement reconnu que l’espace, plus que tout autre domaine, exige une approche collective. Cette approche est une alliance délibérée qui offre un avantage asymétrique que nos concurrents ne sont pas en mesure d’offrir, et elle régit les activités de la 3 DSC avec ses alliés les plus proches.
Ces partenariats ont été officialisés dans divers protocoles d’entente (PE) signés au cours de la dernière année :
- Les FAC et l’Agence spatiale canadienne ont renouvelé un PE à long terme concernant la coopération dans le cadre d’activités liées à l’espace. Cette entente définit de nouveaux objectifs et renforce les domaines de collaboration de l’entente originale, signée en 2001.
- L’ARC et l’United States Space Command ont signé un PE de coopération spatiale renforcée. Cette entente permettra d’encadrer une collaboration accrue dans le domaine spatial entre les forces armées des deux nations. Elle a pour objectif de renforcer l’échange de renseignements, d’améliorer la coordination des besoins touchant les activités militaires dans l’espace, et de cerner les possibilités de collaboration dans le cadre d’un éventail d’études, de projets et d’activités.
- Les FAC et le National Reconnaissance Office des États‑Unis d’Amérique ont renouvelé un PE concernant la coopération et le développement de capacités dans le domaine de la défense spatiale. Cette entente, initialement signée en 2018, renforce la coopération et le développement des capacités dans le domaine du renseignement, de la surveillance et de la reconnaissance de l’espace, car il reconnaît un intérêt commun à faire progresser l’utilisation de l’espace et des systèmes spatiaux pour la sécurité nationale, le développement économique, l’aide humanitaire et d’autres domaines d’intérêt mutuel.
Pour la première fois en tant que division, la 3 DSC a également accueilli des équipes de commandement de son plus proche allié, les États‑Unis (É.‑U.). Le général James H. Dickinson, commandant du U.S. Space Command [commandement spatial des É.‑U.], le général B. Chance Saltzman, chef des opérations spatiales de la United States Space Force [force spatiale des É.‑U.], et le lieutenant‑général Stephen Whiting, commandant du U.S. Space Operations Command [commandement des opérations spatiales des É.‑U.], ont visité la 3 DSC ainsi que la 7e Escadre (Espace) et le Centre des opérations spatiales canadiennes (CANSpOC) pour assister à des séances d’information et discuter des partenariats à venir.
La 3 DSC a également participé à plusieurs exercices et jeux de guerre spatiale internationaux dirigés par les É.‑U., notamment la 25e édition de l’exercice Schriever Wargame, l’exercice Thor’s Hammer, le Global Integrated Wargame, ainsi que les exercices Space Flag et Global Sentinel. Ces activités sont conçues pour étudier les importants enjeux liés à l’espace et les moyens de les aborder, tout en mettant en évidence les domaines d’interopérabilité et les possibilités d’approfondir les relations internationales.
7e Escadre (Espace)
La mise sur pied officielle de la 3 DSC a également entraîné le rétablissement de la 7e Escadre (Espace) à Ottawa, composée du Quartier général de la 7e Escadre, du 7e Escadron d’opérations spatiales (7 EOS) et du 7e Escadron de soutien opérationnel, qui assure le fonctionnement du CANSpOC.
Au cours de sa première année d’existence, la 7e Escadre (Espace) a principalement travaillé à mettre en place l’organisation, mettre à jour et structurer la formation à l’intention des membres de la CAF, continuer de faire progresser la connaissance du domaine spatial (CDS) et faire croître d’autres domaines de contrôle de l’espace, tels que la guerre électronique spatiale. Sur le plan de la formation, il convient de mentionner la collaboration avec le collège Barker de l’ARC pour réorganiser le Cours élémentaire sur les opérations spatiales et le Cours sur les opérations spatiales afin de mieux éduquer et former les militaires pour de futurs postes liés dans le domaine spatial. En outre, la 7e Escadre (Espace) a mis au point le Cours de niveau supérieur sur les opérations spatiales, conçu d’après le cours Space 300 des États‑Unis, qui couvre la politique spatiale nationale et internationale, la stratégie et le développement des capacités afin de mieux comprendre comment ces éléments interagissent.
Les unités de la 7e Escadre (Espace) ont également joué un rôle de premier plan dans le partage de la formation et de l’expertise du Canada avec leurs homologues des pays alliés et partenaires. Des membres du 7e Escadron de soutien opérationnel se sont rendus en Nouvelle‑Zélande pour donner le cours d’analyste de la connaissance du domaine spatial aux opérateurs spatiaux néo‑zélandais et australiens.
Le 7e Escadron d’opérations spéciales a entrepris l’élaboration de « Shields Up », un exercice de simulation sur table conçu sur mesure pour le Canada et les pays partenaires individuels par le Centre de guerre interarmées des Forces canadiennes du COIC. Les deux équipes se sont rendues en Australie et au Japon au début de l’année 2023 pour mener l’exercice avec les centres d’opérations spatiales de l’Australie et du Japon, et elles ont accueilli une équipe de la France au printemps. Ces activités ont favorisé la collaboration entre ces pays aux vues similaires.
En ce qui concerne la CDS, le 7e Escadron de soutien opérationnel a accompli des progrès importants afin de faire progresser l’image commune de la situation opérationnelle dans l’espace tout en élaborant une capacité de développement et d’exploitation naissante qui a déjà suscité l’intérêt des pays alliés et partenaires.
Pour ce qui est de la guerre électronique spatiale, le 7e Escadron d’opérations spatiales a mis sur pied l’équipe canadienne d’agresseurs spatiaux (CSAT), qui peut s’intégrer aux exercices des FAC pour démontrer l’importance des ressources basées dans l’espace. À l’aide de simulateurs d’attaque électronique de guerre de navigation portatifs (NAWVAR) et d’équipement de surveillance achetés par le 7e Escadron de soutien opérationnel, des membres de la CSAT ont été déployés dans le cadre de l’exercice MAPLE RESOLVE 23 pour fournir un environnement sans service GPS. Cela a permis à l’Armée canadienne de développer sa capacité à non seulement reconnaître qu’elle opère dans un environnement hors de portée de communications, mais surtout à adapter ses tactiques, ses techniques et ses procédures pour surmonter cette dégradation.
Au cours d’une année marquée par d’incroyables accomplissements, la NASA a également annoncé que le colonel Jeremy Hansen, de l’ARC, sera l’un des quatre membres de l’équipage de l’ARTEMIS II qui voyagera autour de la Lune en 2024. Sur le plan administratif, la 3 DSC est responsable du colonel Hansen, l’un des deux astronautes des FAC actuellement détachés auprès de l’Agence spatiale canadienne, et c’est avec fierté que nous assisterons à son entrée dans l’histoire au cours de l’année marquant le 100e anniversaire de l’ARC.
Et à l’instar du colonel Hansen, l’avenir de la 3 DSC s’annonce des plus prometteurs.
Ad Astra!