Howard RittenhouseEvery year it gets harder. The date sneaks up on me like a Section Warrant Officer ready to pounce on an ill-turned-out troop. And all of a sudden it’s here. What am I supposed to do? What can I say? How do I deal with it?

No, it’s not the anniversary of my mother’s death (thanks for asking); it’s Thanksgiving. And every year I have to write something profound, or at least words loosely strung together that make some kind of meandering sense. It’s expected! And every year (just like at Christmas), I wonder what I’ll write.

Oh, sure, I could write something about Thanksgiving, about turkey and gravy, about family gatherings and friends, about too much food and too many libations, but that’s just so … so expected, so passé.

I remember hearing someone recall the first time they watched their mother cook a Thanksgiving turkey: “It was disgusting. Every half hour or so, she opened the oven, pulled the turkey out and stuck a thermometer into it. I told her, ‘If it’s that sick, I don’t want any.’”

Another person remembers hearing an ad: “Eggnog, gravy, stuffing, cranberries, apple pie…” The ad concluded by advising, “The average American gains between four and seven pounds over the holiday season.” This person’s son was also listening and remarked to his mother, “Oh, Mom, aren’t you glad we’re Canadian?”

So I could tell you stories like that, or of how my mother would cook the turkey and the potatoes, stir the gravy, and bake pumpkin pies, and we would all sit down to a delicious Thanksgiving feast only for her to leap up half-way through the meal exclaiming, “The rolls!!” Invariably (whatever holiday meal it was), she would forget the rolls she’d put in the oven to warm, and they would emerge hard as billiard balls. Ah, good times, good times.

But I’m also aware that not everyone had a mother who cooked Thanksgiving dinner; or had families who gathered; or if they did, it was fraught with tension, loud with fights, or descended into a drunk fest. Not everyone had a family like mine.

And then there are the homeless (veterans among them) on Canadian city streets for whom Thanksgiving is just another hardscrabble day in the endless Groundhog Day of their lives. But if they’re fortunate, they may eat well at a mission or shelter staffed by volunteers taking the time and effort to offer a human touch and nourishing food for the vulnerable.

I could write about that. Or I could write about to what I referred earlier: the fact that for many Thanksgiving and other holidays are hard because the place at the table that their loved one (Mom, Dad, Grandma, Grandpa, spouse, child) once occupied is empty. And holidays are sharp and painful reminders of deep and penetrating wounds. I could write about loss and grief in the midst of festivity.

But I guess I have. So as we approach turkey-time, let’s give some thought for what we’re thankful for, and for those whose lives are not as ours. And perhaps you’d like to make your thoughts into actions: volunteer at a food bank, or at one of the institutions I mentioned. Perhaps someone once made a difference in your life – this could be a way to ‘pay it forward.’ That’s a good way to express thanksgiving.

 

Le temps de la dinde

Chaque année est plus difficile que la précédente. La journée s’approche subrepticement, tel un adjudant d’escadron prêt à houspiller une troupe indisciplinée. Et d’un coup, elle est là. Que dois-je faire? Que dois-je dire? Comment puis-je y faire face?

Non, je ne parle pas de l’anniversaire de la mort de ma mère (merci d’avoir posé la question!); je parle de l’Action de grâce. Chaque année, je dois écrire quelque chose de profond, ou au moins formuler une suite de mots mal ficelés difficile à saisir. On s’y attend! Et chaque année, comme à Noël, je me demande ce que je vais écrire.

Bien sûr, je pourrais parler de gratitude, de dinde et de sauce, d’amis et de réunions de famille et d’excès de nourriture et d’alcool, mais je trouve ça trop… trop prévisible, et dépassé.

Je me souviens d’avoir entendu une personne se remémorer la première fois qu’elle a observé sa mère cuisiner une dinde à l’Action de grâce : « C’était dégoûtant. Toutes les demi-heures, elle ouvrait le four et sortait la dinde pour planter un thermomètre dedans. Je lui ai dit : “Si la dinde est malade à ce point, je n’en veux pas.” »

Il y avait aussi une autre personne, qui elle se rappelait d’une publicité qui disait : « Lait de poule, sauce, farce, canneberges, tarte aux pommes… », et dont la conclusion était : « L’Américain moyen prend entre quatre et sept livres pendant le temps des fêtes ». Son fils, qui écoutait aussi la publicité, lui a fait remarquer : « Maman, on a de la chance d’être Canadiens! »

Je pourrais vous raconter des histoires comme ça, ou bien je pourrais vous raconter que ma mère cuisinait une dinde et des pommes de terre, qu’elle remuait la sauce et préparait des tartes à la citrouille, que nous nous attablions devant un délicieux festin de l’Action de grâce, seulement pour qu’elle bondisse au milieu du repas en s’écriant : « Les petits pains! » Quel que soit le repas du temps des fêtes, elle oubliait invariablement les petits pains qu’elle faisait réchauffer au four, et ils ressortaient durs comme la pierre. Ah! le bon vieux temps.

En revanche, je suis conscient que tout le monde n’avait pas une famille qui se réunissait ou une mère qui cuisinait un repas pour l’Action de grâce, ou que, si c’était le cas, ces réunions de famille étaient tendues, bruyantes ou beaucoup trop alcoolisées. Tout le monde n’avait pas une famille comme la mienne.

Il y a aussi les personnes sans-abri (parmi elles des anciens combattants) dans les rues des villes canadiennes, pour lesquelles l’Action de grâce n’est qu’un autre moment misérable dans le Jour de la marmotte infini qu’est leur vie. Mais s’ils sont chanceux, ils pourront profiter d’un bon repas dans un refuge ou une mission où travaillent des bénévoles qui prennent le temps d’offrir un contact humain et des plats nourrissants aux personnes vulnérables.

Je pourrais parler de ça. Ou bien je pourrais parler de ce que j’ai évoqué tout à l’heure : l’Action de grâce et d’autres fêtes sont difficiles pour beaucoup de personnes, car la chaise où s’asseyait autrefois un être cher – une mère, un père, une grand-mère, un grand-père, un partenaire, un enfant – est vide. Les fêtes réveillent les douleurs aiguës de blessures profondes. Je pourrais écrire sur la perte et le deuil au cœur des célébrations.

Mais je crois bien que c’est ce que je viens de faire. Alors que le temps de la dinde approche, pensons à ce pour quoi nous sommes reconnaissants, et pensons à ceux dont la vie n’est pas comme la nôtre. Peut-être aimeriez-vous traduire vos pensées en action? Faites du bénévolat dans une banque alimentaire ou dans une des institutions que j’ai mentionnées. Quelqu’un a peut-être un jour influencé le cours de votre vie : le bénévolat serait une manière de donner au suivant. C’est là une bonne façon de célébrer l’Action de grâce.

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