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Il y a des moments où l’on se demande si Dieu n’a pas fait en sorte que l’on ne puisse pas faire abstraction de certaines des dures réalités de la vie sur cette terre qui est la nôtre. Certains pensent que les événements se cumulent pour aboutir à un résultat très positif ou très négatif. D’autres soutiennent que tout se trouve assujetti à la volonté de Dieu. Le mystère de la réalité est grand.
Il n’y a pas si longtemps, j’ai vécu une période marquée par la mort de deux personnes et les brimades d’une troisième. Pendant un instant, j’ai cru que quelque chose avait mal tourné au niveau cosmique. Toutes sortes de pensées ont traversé mon esprit, certaines plus déroutantes que d’autres.
Une grande partie de ce que nous vivons, de ce que nous traversons, semble aléatoire et difficile. Dans la création, il y a tellement de liberté que l’on a souvent l’impression que c’est le chaos. Cependant, on ne peut pas vraiment parler de chaos, car tout s’écroulerait et rien ne tiendrait ensemble.
La conception plutôt froide que les philosophes ont de Dieu semble être plus proche de la vérité qu’on ne le souhaiterait. Dieu a créé le monde et a voulu qu’il existe, mais il ne s’implique pas dans ses événements. L’idée judéo-chrétienne d’un père aimant est souvent en contradiction avec ce qui se passe. Et même lorsque nous parlons de la liberté que Dieu nous donne, il semble souvent y avoir quelque chose qui cloche.
Il semble que la liberté que Dieu accorde à la création soit si profonde que même les phénomènes physiques peuvent se produire d’une manière qui va à l’encontre de sa volonté.
Comment pouvons-nous nous pencher sur cette énigme? Ne serait-ce pas le caractère morcelé de la moindre parcelle de la création?
Je peux être en colère et parler sous le coup de la colère, ce qui n’est pas acceptable. Je peux voler et mentir, ce qui est tout aussi répréhensible. Personne ne m’oblige à faire ces choses; je n’ai pas à mentir ou à me mettre en colère. Ces agissements « négatifs » sont des choses que je peux faire, et non que je dois faire. Et le simple fait que je puisse les identifier comme étant négatifs signifie que je considère comme acquis le non-respect d’un ordre spirituel.
Une question se pose donc sur le lien entre la maladie, la mort, la souffrance et notre liberté absolue. Se peut-il que pour avoir une liberté absolue, la maladie et la mort doivent aussi avoir la liberté d’exister? Tout doit-il avoir la liberté d’exister? En théorie, c’est le cas.
Si Dieu ne contrôlait qu’un seul aspect de la création, comme la maladie, nous pourrions être tellement satisfaits de l’existence matérielle que nous ne penserions jamais à l’éternité. En tant qu’êtres qui existeront dans l’éternité, et qui ont une vie éternelle, nous devons penser à l’éternel.
Nous sommes confrontés à une grande énigme : nous disposons d’une liberté absolue. Rien de ce que nous faisons n’est imposé. Si je crois en Dieu, c’est par liberté de choix. Si je ne crois pas en Dieu, c’est également une liberté de choix. Nous vivons dans un monde déroutant, où tout est possible, cependant il nous faut y rechercher un sens.