Photo d’archive

Howard Rittenhouse

Padre (Maj) Howard Rittenhouse

Avant de m’enrôler dans les FAC, j’étais un simple pasteur de l’Ontario. Nous vivions parmi les collines et les champs verts du comté de Grey au nord de Toronto (fermes laitières, exploitations bovines, cultures commerciales) dans la maison appartenant à l’église à côté de celle-ci. Il y avait une très grande pelouse, et je me sentait souvent
dépassé pas son ampleur.

Un jour, je suis allé tondre la pelouse, et la tondeuse n’a pas démarré – la batterie était à plat, pire encore, elle était morte. J’ai prononcé quelques mots (je crains que mes propos n’étaient pas très polis), je suis revenu à pied à la maison et j’ai appelé un mécanicien de petit moteur, sans toutefois qu’il réponde. Ce n’était pas surprenant!

J’étais en congé ce jour-là, et j’avais prévu de passer une bonne partie de ma journée à m’occuper du champ de foin qu’était ma pelouse. Que faire maintenant? Une pensée soudaine m’est venue, se frayant un chemin dans ma conscience comme un intimidateur qui bouscule les gens pour se rendre à la tête de la file. Je ne voulais pas
accepter cette idée parce que cela signifierait des heures de corvée : nettoyer le sous-sol.

Cette idée persistait, même après m’avoir donné un coup de poing à l’estomac et pris l’argent de mon repas. Résigné, je suis descendu au sous-sol pour rejoindre le fouillis qui était recouvert de toiles d’araignée.

Will Rogers, un modèle de sagesse et d’humour américains, a dit un jour : « Ce dont le pays a besoin, ce sont des ongles plus sales et des esprits plus propres ». Je me suis donc sali les mains, et j’ai non seulement nettoyé le sous-sol, mais mon esprit aussi!

Qui eût cru que faire le ménage aurait un aussi profond effet! Je dirais même que faire un nettoyage complet de manière méthodique est plutôt thérapeutique.

J’ai pris un balai et je me suis mis à faire tournoyer toutes les toiles d’araignée, comme si c’était de la barbe à papa à un carnaval. Le sous-sol – humide, sombre et encombré – abritait un certain nombre d’araignées. Des générations y ont vécu et y sont mortes, laissant derrière elles leurs généalogies sur la « Toile »; et quelle différence cela a fait de les balayer! Ça n’a fait que m’encourager.

En passant aux étagères, j’ai trié de la vieille peinture, le calfeutrage, le bric-à-brac, et, empilés parmi les morceaux de bois, il y avait deux sacs de ciment (fermés et inutilisables) durs comme le granite du Bouclier canadien. Caché dans le coin, derrière le chauffe-eau et essayant d’être aussi discret qu’un aviateur qui arrive en retard à la séance d’information du commandant, se trouvait un démarreur de voiture.

Après avoir passé l’aspirateur sur le plafond ainsi que dans les coins et recoins à la poursuite d’arachnides qui tentaient d’échapper au Grand Nettoyage, j’ai examiné ce qui restait : le démarreur, le ciment, divers objets et un vieux déshumidificateur qui ne servait plus à rien.

Recroquevillant devant mon regard, ces articles savaient ce qui les attendait : le dépotoir!

Comme nous le rappelle Will Rogers, il faut de temps en temps faire le nettoyage de son esprit et de sa vie (certains d’entre nous plus souvent que d’autres), et jeter, comme on le ferait pour un vieux matelas, ce qui ne sert plus; c’est-à-dire les vieilles habitudes, certains modes de réflexions, les points de vue égoïstes ainsi que les débris d’une vie vécue dans une culture qui n’est pas toujours très saine. Il faut parfois faire le grand nettoyage!

Le moment est peut-être venu de jeter ces vieilles choses. Il est peut-être temps de nettoyer les toiles d’araignée et de mettre de l’ordre dans votre vie.
Et pour vous? Le moment est-il venu de faire le grand nettoyage?

Share via
Copy link