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Il peut être difficile de se lever le matin.
Parfois, nous sommes malades, et nous avons une vraie raison de rester au lit, mais souvent, nous sommes dans un mauvais état d’esprit. Se lever signifie faire face à toutes les « choses » qui se sont produites dernièrement ou à des problèmes non résolus. Nous pouvons constater que la nature elle-même semble avoir du mal à passer de l’hiver au printemps, avec des journées plus chaudes suivies de chutes de neige, des vents froids suivis d’après-midi ensoleillés.
Historiquement et traditionnellement, dans les climats tempérés, cette période de l’année est celle des festivités printanières et de la renaissance après la mort. La fête chrétienne que l’on appelle Pâques, ou Pascha, nous parle de la résurrection, et de la victoire de la vie sur la mort. Il est important de se rappeler que la mort n’est pas considérée comme quelque chose que l’humanité peut simplement ignorer, mais comme un adversaire qui doit être vaincu. On nous rappelle que toutes les souffrances et les douleurs qui accompagnent ou peuvent accompagner la mort sont réelles et qu’elles font partie de la séparation avec le Créateur.
Au vingt-et-unième siècle, nous sommes nombreux à penser que notre « devoir » en tant qu’êtres humains consiste à fuir toute forme de souffrance et à éliminer la douleur. Lorsque nous sommes malades ou que nous nous interrogeons sur le sens de l’effort nécessaire pour accomplir quoi que ce soit, nous semblons de plus en plus prêts à céder et à laisser le nihilisme prendre le dessus. La croyance que le miracle de la vie doit être chéri et protégé à tout prix s’est estompée, et notre existence n’est plus une lutte contre les éléments qui la détruiraient.
Ce que nous ne semblons pas comprendre, c’est que nous sommes sur une pente glissante où nous nous donnons toutes sortes de petits prétextes pour baisser les bras et ne faire aucun effort pour faire quoi que ce soit, même pour vivre!
Je voudrais attirer votre attention sur un poème de Dylan Thomas qui résume une grande partie du message :
N’entre pas sans violence dans cette bonne nuit,
Le vieil âge devrait brûler et s’emporter à la chute du jour;
Rager, s’enrager contre la mort de la lumière.
Bien que les hommes sages à leur fin sachent que l’obscur est mérité,
Parce que leurs paroles n’ont fourché nul éclair ils
N’entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.
Les hommes bons, passée la dernière vague, criant combien clairs
Leurs actes frêles auraient pu danser en une verte baie
Ragent, s’enragent contre la mort de la lumière.
Les hommes violents qui prirent et chantèrent le soleil en plein vol,
Et apprennent, trop tard, qu’ils l’ont affligé dans sa course,
N’entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.
Les hommes graves, près de mourir, qui voient de vue aveuglante
Que leurs yeux aveugles pourraient briller comme météores et s’égayer,
Ragent, s’enragent contre la mort de la lumière.
Et toi mon père, ici sur la triste élévation
Maudis, bénis-moi à présent avec tes larmes violentes, je t’en prie.
N’entre pas sans violence dans cette bonne nuit.
Rage, enrage contre la mort de la lumière.